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Culture et loisirs - Musique au Cheval Blanc
Longue et belle route avec Zamri
Le cercle culturel Wladimir Rabi a ouvert samedi sa soirée de concert annuelle à Zamri. Un voyage musical du Nord au Sud, entre musique klezmer et musique judéo-espagnole. Pour le plus grand plaisir d'un public enjoué.Le quatuor franc-comtois a peu de frontières. Nathalie Weksler, la chanteuse, formée d'abord au chant lyrique, brasse ses racines familiales juives roumaines, en yiddish donc, et le judéo-espagnol, le chant arabe appris auprès d'Aïcha Redouane. Bernard Montrichard mâtine les morceaux traditionnels d'un jeu jazz manouche et blues, improvise au banjo indien rapporté de Calcutta, s'empare du son métallique du cabosy, fine guitare malgache, à la manière presque d'un guitariste de rock. Le contrebassiste Damien Hénard, carré, solide, joue aussi bien du jazz que de la chanson, Charles Pavageau quant à lui brille d'aisance aux percussions orientales et hispaniques.Ainsi Zamri a fait sien l'impératif Chante ! , traduction littérale de son nom hébraïque. In! vitant le public « sur ce long chemin sinueux parcouru autrefois par tant d'êtres humains chassés de leur pays et en quête d'une terre d'accueil», des Balkans à la Méditerranée orientale. « La musique est un pont qui permet la traversée des rives opposées », lit-on encore sur la plaquette du groupe formé en 2005. Nathalie Weksler en conteuse pédagogue des chants d'amour, de nostalgie (Rumania, Rumania de Lebedeff) ou de travail (El barquero , Le pêcheur) interprète les morceaux avec justesse et émotion. La technique de Zamri, scénique et humaniste, est sans faille. Et ses chants baladins font de ce spectacle, un brin nostalgique, une réunion joyeuse.
C.H.
© Dernières Nouvelles d'Alsace - décembre 2010